
Vous êtes tombé directement sur le coude ? Votre médecin suspecte une fracture de l’olécrâne. Cette proéminence osseuse à la partie postérieure de l’avant-bras est la zone d’insertion du triceps brachial. Une fracture à ce niveau perturbe la stabilité et la mobilité du coude. Le traitement chirurgical est souvent nécessaire pour restaurer l’anatomie et la fonction de votre articulation. Voici les principales étapes de votre prise en charge.

Le diagnostic
La fracture de l’olécrâne se produit lors d’un choc direct sur le coude ou plus rarement lors d’une chute sur la main coude fléchi (mécanisme indirect). Elle survient à tout âge mais prédomine chez l’adulte actif. Les sports en cause sont le cyclisme, le roller , l’escalade ou les arts martiaux.
La douleur est immédiate avec impotence fonctionnelle du coude. L’examen clinique recherche une déformation et un œdème en regard de l’olécrâne. La mobilisation active et passive du coude est limitée et douloureuse, surtout en extension. Un déficit d’extension contre résistance signe une fracture déplacée avec perte de continuité de l’appareil extenseur.
Des radiographies du coude de face et de profil confirment le diagnostic. Un scanner est parfois nécessaire pour analyser le type de fracture (simple, comminutive, articulaire), son caractère déplacé ou non et rechercher des lésions associées.
Le traitement orthopédique
Les fractures non déplacées de l’olécrâne sans lésions articulaires et avec un appareil extenseur continu sont traitées orthopédiquement par :
- Immobilisation du coude dans une attelle postérieure pendant 4 à 6 semaines pour soulager la douleur et stabiliser la fracture.
- Antalgiques et anti-inflammatoires pour contrôler les symptômes locaux.
- Rééducation précoce pour entretenir la mobilité et la force du coude sans déplacer les fragments osseux. Les exercices actifs sont débutés progressivement après consolidation.
Les fractures déplacées nécessitant une anatomie parfaite (sportifs, travailleurs manuels) ou à risque d’enraidissement (sujets âgés) sont des indications chirurgicales d’emblée.
Le traitement chirurgical
Les fractures articulaires déplacées avec perte de fonction de l’appareil extenseur relèvent d’un traitement chirurgical. L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou locorégionale avec une courte hospitalisation.
L’abord du coude est direct postérieur. Le chirurgien réduit la fracture et la stabilise par :
- Ostéosynthèse par plaque vissée qui permet une fixation solide et une mobilisation précoce. C'est la technique de référence pour les fractures du corps de l'olécrâne.
- Haubanage par broches et cerclages pour les fractures comminutives ou ostéoporotiques. Cette technique applique un effet de compression dynamique plus respectueux des petits fragments.
En cas de fracas articulaire ou de perte de substance osseuse, une greffe osseuse ou un transfert du fragmentent peut être nécessaire. Après un contrôle radioscopique, la plaie est refermée.
Les suites opératoires
Vous pouvez sortir au 2ème jour postopératoire si votre état est stable. Des antalgiques, un traitement anticoagulant selon les cas et des soins locaux vous seront prescrits. Votre coude est immobilisé dans une attelle de repos pendant 2 à 3 semaines.
La rééducation débute précocement par des mobilisations passives et actives assistées en flexion/extension. Après consolidation osseuse obtenue vers la 6ème semaine, le renforcement musculaire et proprioceptif est intensifié pour récupérer la force et la coordination du coude.
Reprise des activités
Un arrêt de travail de 6 à 12 semaines est habituel. La conduite automobile est reprise après 2 mois. Les activités sportives légères (natation, vélo) sont possibles après 3 mois et les sports de contact et d’appui après 6 mois.
La récupération complète prend 6 à 12 mois. Le matériel peut être retiré après 1 an en cas de gêne. Votre chirurgien adaptera le protocole de rééducation à votre évolution clinique et radiologique.
Quels sont les risques ?
Les complications de la chirurgie de l’olécrâne sont rares mais possibles :
- Infection du site opératoire (<1%) prévenue par une antibioprophylaxie
- Lésion du nerf ulnaire nécessitant une décompression chirurgicale
- Déplacement secondaire ou migration du matériel d'ostéosynthèse
- Pseudarthrose ou raideur articulaire prise en charge par la rééducation
- Arthrose secondaire dû à la fracture
Dr Richard assure un suivi régulier pour dépister et traiter au mieux ces complications. Respectez ses consignes ainsi que celles de votre physiothérapeute pour optimiser votre résultat fonctionnel.
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