
Vous avez subi un traumatisme violent du membre inférieur lors d’un accident de la voie publique ou d’une chute de hauteur ? Votre médecin a diagnostiqué une fracture du fémur. Cet os long et solide nécessite une prise en charge chirurgicale pour restaurer sa continuité et sa fonction dans les meilleures conditions. Voici les étapes clés de votre traitement.
Le diagnostic
La fracture de la hanche est une urgence orthopédique. Elle fait suite à un traumatisme à haute énergie comme un accident de la route (tableau de bord), une chute d’un lieu élevé ou un accident de sport violent (ski). Elle peut engager le pronostic vital en cas de lésions associées (trauma crânien, thoracique, abdominal) ou de complications (embolie graisseuse, choc hémorragique).
La douleur et l’impotence fonctionnelle sont majeures. Le membre inférieur est déformé, raccourci et en rotation externe. Des lésions cutanées (plaie, ouverture) ou vasculo-nerveuses peuvent compliquer le tableau.
Les radiographies de la hanche et du genou de face et de profil confirment le diagnostic. Elles analysent le type de fracture (simple, complexe, comminutive), son siège (1/3 proximal, médian ou distal), son caractère articulaire ou non. Un scanner peut être nécessaire dans les fractures articulaires du genou.
Le traitement chirurgical
La chirurgie est l’option thérapeutique de référence des fractures de la hanche, exceptées celles de l’enfant. Elle est réalisée en urgence au bloc opératoire sous anesthésie générale ou locorégionale après une mise en condition (réanimation, bilan pré-anesthésique, traction temporaire).
Plusieurs techniques chirurgicales sont utilisées selon le type de fracture :
- Enclouage centro-médullaire : un clou métallique est introduit dans le canal médullaire de la hanche par une incision à la hanche ou au genou. Il est verrouillé à ses deux extrémités par des vis. C'est la technique de choix pour les fractures diaphysaires permettant un appui précoce.
- Ostéosynthèse par plaque vissée : une plaque métallique est fixée sur la face externe de la hanche par des vis. Cette technique est indiquée pour les fractures du 1/3 proximal et distal, en particulier articulaires, autorisant une mobilisation rapide du genou.
- Fixateur externe : des fiches sont implantées de part et d'autre du foyer de fracture et solidarisées par une barre externe. Cette technique est utilisée pour les fractures ouvertes ou comminutives en attendant une ostéosynthèse interne secondaire.
- Arthroplastie de hanche : en cas de fracture cervicale vraie sur os ostéoporotique (sujet âgé), le chirurgien peut proposer le remplacement de la tête fémorale par une prothèse qui sera reprise à distance.
L’intervention dure 1 à 2 heures. Le chirurgien contrôle la réduction et la stabilité de l’ostéosynthèse par amplificateur de brillance. La plaie est refermée. Un appui complet est autorisé pour les montages solides.

Les suites opératoires
Vous êtes hospitalisé quelques jours en service de chirurgie orthopédique. Les suites sont généralement simples : lever précoce, drainage et soins locaux, traitement antalgique et anticoagulant, radiographies de contrôle.
La rééducation est débutée rapidement avec un physiothérapeute. Elle doit être prudente au début pour prévenir tout déplacement secondaire. Les exercices visent à réduire l’œdème, entretenir les amplitudes articulaires de la hanche et du genou, renforcer la force musculaire des membres inférieurs. La mobilité peut être retrouvée rapidement selon la qualité osseuse.
Reprise des activités
L’arrêt de travail dure 3 à 6 mois. La consolidation est jugée sur les radiographies vers le 3ème mois autorisant la reprise d’un appui complet sans aide. La conduite automobile est possible après 3 mois.
Le retour au sport après une fracture du fémur est long et progressif. Les activités douces (natation, vélo) sont reprises après 4 mois. Les sports d’appui et de pivot (course, football) nécessitent 6 à 12 mois de rééducation spécifique. Votre chirurgien réévaluera périodiquement votre situation pour adapter ce délai.
Quels sont les risques ?
Les complications des fractures de la hanche sont redoutables mais leur incidence a diminué avec les techniques modernes d’ostéosynthèse :
- Infection post-opératoire (<1%) prévenue par une antibioprophylaxie
- Phlébite ou embolie pulmonaire prévenues par un traitement anticoagulant
- Pseudarthrose, cal vicieux ou retard de consolidation nécessitant une reprise
- Raideur de la hanche ou du genou prise en charge par la rééducation
- Inégalité de longueur des membres inférieurs corrigée par une talonnette
Dr Richard reste à votre écoute pendant toute la durée des soins pour dépister et traiter au mieux ces complications. Suivez ses conseils et ceux de l’équipe paramédicale pour optimiser votre récupération anatomique et fonctionnelle.
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